À une époque où l'attention médiatique se focalise sur les politiques d'immigrations et les questions d'identité nationale dans une totale confusion des images (les choses vues) et des discours (les choses dites), il convient de s'interroger sur la place accordée à "l'homme migrant" dans nos sociétés occidentales et revenir ensemble sur son parcours personnel d'émigré.
À l'origine, il y a un lieu quitté.
Au bout du voyage, il y a une terre d'accueil.
La série photographique ICI ET LÀ-BAS redonne une place, une présence à "l'émigré-immigré" et se penche sur son histoire particulière à travers une suite de photographies et de textes personnels.
Création réalisée dans le cadre des résidences "Écritures de Lumière" en compagnie de deux classes,
la CLIN (classe d'initiation pour non francophones) de l'école primaire Les Aulnes de Chelles et la CLA (classe d'accueil) du Lycée Louis Lumière de Chelles.

samedi 2 avril 2011

Je m'appelle Kheda,
j'ai 16 ans, je suis Tchétchène.
Je suis en France depuis huit mois.
Je parle allemand, un peu français et russe.
Je m'appelle Emmanuel, je suis portugais.
Sur la photo, j'ai 1 an, j'habitais alors à Santarem.
C'est une ville moyenne, elle se trouve au centre du Portugal.
Elle est loin de la mer, à peu près deux heures.
Il y a aussi beaucoup de montagnes.
Je m'appelle Nzau Carine, j'ai 16 ans.
Je suis congolaise, je suis en France depuis six mois.
Je me souviens quand je chantais à la chorale avec mes amies.
Je me souviens de la chanson Alleluia d'Haendel, le credo
et partir chanter à Brazzaville.
Je me souviens quand j'étais à Kinshasa, mon père était content.

Je m'appelle Éric, j'ai 16 ans.
Je viens d'Arménie, de la ville d'Agarak.
J'habite en France depuis deux ans.
Je me souviens quand j'étais petit,
je suis sorti de la maison pour jouer
et après, je me suis perdu.